Bibliographie

– Eco, Umberto; Le pendule de Foucault, , Série: Littérature & Documents, 1 avril 1992, Collection Livre de Poche

Le Pendule de Foucault est la dissertation d’un homme qui, par passion des mystères hermétiques, puis par jeu, imagine avec deux collègues, un Plan mondial organisé pour diriger le monde. Roman d’aventure, l’auteur revient sur l’Italie en guerre, en reconstruction, puis sur la bataille des Templiers. Le titre est une référence à l’expérience de physique connue sous le nom « d’expérience du pendule de Foucault », et qui symbolise, pour la plupart des fanatiques d’ésotérisme et d’occultisme de l’ouvrage le seul point fixe de l’univers.

– Musso, Pierre : Critique des réseaux (edition PUF). Collection : La politique éclatée, avril 2003 (Presses universitaires de France)

Une nouvelle divinité technicienne apparait : celle du réseau. L’ouvrage parcours l’histoire de l’invention du réseau comme forme artificielle, en passant par le mythe du tissage, avant d’aborder la notion telle qu’elle est perçue de manière contemporaine. Le réseau introduit les structures réticulaires, nombreuse fois reprises dans la littérature, comme en médecine, afin d’expliquer le corps humain. Il est également un outil permettant d’analyser la société, d’autant plus utile à l’heure du tout numérique.

Les manipulations de l’image et du son, Rencontres internationales Media Defense 95 IMAGINA (Collection Pluriel) Ed Hachette, Fondation pour les études de défense 1996. Séances tenues à la Cité des Sciences et de l’Industrie, le 23 et 24 nov 1995

Mensonge, désinformation, et manipulation des faits ne sont pas des phénomènes récents. Leur mise en place à souvent été l’objectif de groupes délictueux souvent identifiables : mais aujourd’hui, le numérique offre à chacun la possibilité de disposer de ces outils, permettant, entre autre, de modifier images, sons, vidéos, sous couvert d’anonymat. L’ouvrage analyse des exemples récents en les expliquant. Les nouvelles technologie ouvrent la voie au détournement de l’information, comme le montre l’emploi des effets spéciaux au cinéma. Une nouvelle « ère du soupçon » apparait, face à des données facilement trafficables. Celles-ci proviennent de spécialistes, que ce soit dans le domaine audiovisuel, militaire ou encore informatique, domaines dans lesquels on recherche pourtant une certaine objectivité. Le détournement d’informations engendre la méfiance du consommateur qui se doit d’être de plus en plus attentif aux mécanismes du numérique.

– Serres, Alexandre : Dans le labyrinthe, évaluer l’information sur internet, C&F editions, 2012

L’information fut, pendant longtemps, validé en amont. Désormais, cette responsabilité est repoussée vers l’utilisateur. L’ouvrage est un état des lieux des usages, des compétences des étudiants afin d’examiner, a travers un panorama de la littérature, leurs pratiques d’usagers. L’ouvrage rappelle ce que signifie la crédibilité, la pertinence, ou encore l’autorité. Tout dépend de la formation des étudiants à l’évaluation de l’information, par une familiarisation progressive avec le net, car ce n’est pas une question technique ou technique, mais mobilise plusieurs savoirs, plusieurs disciplines. Question de la formation à l’autonomie de pensée, en évitant la manipulation. U. Eco disait « A l’avenir, l’éducation aura pour but l’art du filtrage. »

– Levy, Pierre : Cyberculture : Editions Odile Jacob/ Editions Rapport au conseil de l’europe , Nov 1997

L’ouvrage étudie l’impact des nouvelles technologies en terme de conditionnement et d’intelligence collective. L’auteur définit ensuite ce que l’émergence du virtuel comporte: traitement, mémoire transmission, interfaces, programmation, logiciels, autant de jalons se situant entre l’ordinateur et la constitution même du cyberespace. La virtualisation de l’information, l’interactivité, la virtualisation de la communication apparaissent comme des enjeux actuels. Ces remarques aboutissent à une reconsidération du cyberespace comme « espace de possibles », concernant le son, l’art visuel, les communautés émergentes, ou encore les nouveaux rapports au savoir.

– Casili, Antonio A. Les liaisons numériques, vers une nouvelle sociabilité? (editions du Seuil, sep 2010, Collection La couleur des idées

L’amitié, les relations professionnelles, ou encore les rencontres se construit de manière croissante par Internet, bien que les nouvelles technologies soient encore perçue comme étant dé socialisantes. Le livre pose donc la question d’une possible « aspiration » de l’internaute dans une « réalité virtuelle ». L’auteur souligne le lien étroit entre réel et virtuel, en soulignant qu’il est impossible de dissocier pratiques sociales et usages de l’informatique, comme le souhaitaient au départ nombreux chercheurs. En effet les usagers détournent les pratiques informatiques afin de créer de nouveaux usages personnels et collectifs, de nouvelles formes de pensée. Jalonné d’interview et de témoignages d’utilisateurs du web, blogeurs, artistes, adeptes de sites de rencontres, militants, l’auteur décortique les liaisons entre web et relations amoureuses, amicales, relations de parenté ou en rapport au domaine du travail, liaisons qui tendent toujours vers l’invention de nouvelles formes de sociabilité.

– Eco, Umberto, La guerre du faux (biblio essais, livre de poche) Edition Grasset & Fasquelle 1985(Bompiani: 1973)

Dans ce recueil d’essais, l’auteur analyse minutieusement des faits de société, en se concentrant des exemples actuels comme les parcs d’attraction, le football, ou encore les émissions de télévision. « L’irréalité absolue s’offre comme une présence réelle », écrit Umberto Eco à propos de la reconstitution d’une ferme du début du XIXe aux U.S.A. Nous vivons dans une société où le souci de véracité est poussée à l’extrême, où réel et illusion se confondent. L’auteur revient sur la multiplication en France de musées qui viennent recréer des métiers ou des activités d’autrefois, dans le but de constituer une mémoire en mettant en place un « faux » faisant vrai. Cette mise en scène du faux concerne également les œuvres d’art, ou encore la nature même. L’hyperréalisme fournit tout de même des pistes de réflexions, notamment sur une « métaphysique » du faux. En effet, affirmer que tout est « possible », que tout est réalisable à l’infini, signifierait que tout est vrai. Ce problème rejaillie dans l’univers médiatique, où « information et fiction se mélangent, ce qui permet de revenir sur la notion de crédibilité.

– Vial, Stéphane, L’être et l’écran, comment le numérique change la perception (PUF Septembre 2013)

L’auteur envisage philosophiquement la révolution numérique sur notre vie, la manière dont nos perceptions sont affectées par le virtuel. Le titre fait référence à Sartre (l’être et le néant) et par extension à Heidegger, avec sa question de l’être au monde (Dasein.) en usant des travaux sur la phénoménologie, car l’acte de percevoir n’est pas que naturel, mais aussi culturelle, avec une dimension technique. « Lorsqu’on est pas technophobe, nous sommes technophiles » dit Stéphane Vial. Bernard Stiegler, Michel Serres sont les auteurs qui étudient le numérique aujourd’hui. L’ouvrage est un retour sur un personnage tel que Jacques Ellul, puis sur la réception de Heidegger (phénomène technique négatif) en prenant en compte le spectre de la seconde guerre mondiale, qui engendra une vision négative de la technique. Le mépris pour la matière au profit de l’esprit (Platon) et la sur idéalisation de la pensée à, depuis toujours, été de mise. Aujourd’hui, nous vivons les étapes d’une nouvelle révolution technique.

– Mattéi, Jean-François, La puissance du simulacre, dans les pas de Platon, François Bourin Editeur, Actualité de ma philosophie, 2013

Dans cette relecture des grands textes platoniciens, l’auteur en extrait les principes du monde actuel, envahi par les images et les simulacres. Chacun vit dans une « caverne personnelle » où les images prennent le pouvoir. A l’origine, celles-ci sont censées « représenter » le réel. Mais désormais elle le simule, et laisse apparaitre une nouvelle réalité : la réalité virtuelle.

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