Articles de recherche

Articles CAIRN info

 Chabin, Marie-Anne : L’ère numérique du faux

Le faux à toujours existé. Cependant le numérique offre de nouvelles possibilités. Les moyens numériques ne changent pas obligatoirement le comportement humain, mais offre plutôt des moyens nouveaux pour s’exprimer et se manifester. La multiplication des acteurs, la vitesse qui va croissant, et enfin, les « traces passives » accentuent le phénomène du faux. Le numérique permet à la fois une malléabilité, l’opportunité de modifier tout contenu, cependant, il enregistre tout. Le paradoxe du numérique réside en une impression de liberté de création et un contrôle intensif de toute création. L’article se focalise ensuite sur les concepts de supports, d’écrit, dans une perspective d’étude de la diplomatie.

Clair, Jean : Vrais faux et faux vrais

L’article est un débat sur les termes de reproductibilité, de copie, d’originalité. Une reproduction d’une œuvre d’art est quand même une création unique et de fait, un original. Comment considérer la valeur d’une œuvre à l’heure de la reproductibilité technique et de la réplication, où il devient de plus en plus difficile de discerner le vrai du faux? Telles sont les questions posés par Jean Clair.

Crepel, Marie : Les folksonomies comme support émergent de navigation sociale et de structuration de l’information sur le Web

Désormais, l’univers ne procède plus en une hiérarchisation de l’information accomplie par des systèmes programmés, mais c’est l’utilisateur qui est mis à contribution afin d’indexer le web. En effet, le tagging collaboratif lui permet de fabriquer ses propres modèles de classification. Les systèmes « d’indexation libre » représentent tout l’univers des folksonomies, qui vont, de fait, procurer un spectre large de classifications à un objet, tout en venant structurer l’univers virtuel.

Fraenkel, Beatrice  et  Pontille, David : La signature au temps de l’électronique :

L’electronisation des usages et des pratiques sur le web remettent en cause la notion d’écrit et notamment celle, importante, de la signature, qui définit l’identité d’une personne. De fait, il faut reconsidérer l’utilisation de la signature virtuelle, notamment pour les signatures officielles en revenant sur la signification première du terme, et en l’adaptant à un nouvel univers. Il est désormais primordial de voir que le cryptage est un nouveau mode de signature, et qu’elle risque sans cesse d’être remise en cause.

Huygue, A-Bernard : Ce que nous cache le numérique

Réflexion autour du secret à l’ère du numérique, en remontant aux origines de la cryptologie. Son emploi est justifié par une volonté de protéger l’utilisateur d’internet des « chevaliers de l’info-calypse » qui envahissent internet. En revanche le secret implique la notion de surveillance étatique, de prélèvement de données sur le web, devenant de fait un enjeu crucial pour assurer sa puissance. Il est présent dans chacune de nos manipulations, car il s’effectue à plusieurs niveaux: Big Data, fournisseurs d’accès, ou encore à moindre échelle, codes et mots de passe (prouvant une identité)

Huygue,André-Bernard : Une technique de transmission, le secret

Le secret à, depuis toujours, été l’apanage des sociétés et ordres secrets. Mais le secret est intrinsèque à la nature de l’homme : chaque individu possède un secret, un non-dit en tant qu’être moral. Mais cette notion est au cœur d’autres enjeux qui sont d’ordre technologiques, stratégiques ou économiques. Il devient une frontière entre détenteurs et exclus, et comprend plusieurs intérêts, telle que la puissance, la valeur, l’obtention de quelque chose de rare, qui vient garantir une certaine sécurité à celui qui le possède.

Le Deuff, Olivier: De la méfiance à la défiance : Analyse informationnelle du mythe du complot

Méfiance, défiance : tels sont les termes les plus usités aujourd’hui, lorsqu’on observe le comportement de la population face à l’abondance informationnelle. Cette abondance, jointe à la circulation des peurs en temps réel, participe à la naissance d’une pensée conspirationniste. On peut d’ailleurs en dresser le schéma.

Cohen Tanugi Laurent : Clair-obscur d’internet

A première vue, internet semble être le théâtre d’une transparence quasiment incontestable, par l’accessibilité sans limite à l’information qu’il propose. Paradoxalement, le champ de la vie privée est de plus en plus réduit. Les technologies du cryptage, la surveillance des données, la propriété intellectuelle ou autres DRM amoindrissent la liberté sur le web. Des facteurs d’opacités existent également, comme celui de la désinformation, l’accès à tous à internet, la possibilité de l’anonymat. Désormais, toute information semble cryptée.

Sarr Pierre : Discours sur le mensonge de Platon à Saint-Augustin : Continuité ou rupture

Le thème du mensonge est très présent chez les écrivains antiques. Dans La République, Platon distingue le mensonge véritable du mensonge en paroles. L’article renvoie à la notion de parole. Quant aux stoïciens, ils proposent d’agir « selon le convenable », alors que Cicéron condamne le mensonge à usage personnel, en nuançant, car il peut être utilisé pour faire du bien à autrui. Est abordée ensuite la figure de l’orateur, puis le mensonge dans le domaine religieux, pour terminer sur la doctrine augustienne.

Somme, Luc Thomas : La vérité du mensonge ,

L’auteur étudie le discours sur le mensonge d’un point de vue philosophique, en revenant sur l’utilité du mensonge, sur le mensonge volontaire et involontaire. Le mensonge correspond avant toutes choses à plusieurs intentionnalités, plusieurs volontés dont celle de tromper : il n’est pas obligatoirement et irréductiblement faux. La fausseté n’est donc pas inhérente au mensonge, par exemple, pour Saint Thomas d’Aquin. Certains philosophes prônent au contrôle la nécessité absolue de la véracité du discours. D’autres mensonges sont étudiés, comme le « mensonge inévitable » que sont le mensonge de « légitime défense. » (Schopenhauer) ou encore le « mensonge par amour » (Jankélévitch).

Vergès, Emmanuel : L’art devient-il collectif sur le web?

Les logiciels libres, les débats et lectures interactives sont plus que d’actualité. En revanche, l’art collaboratif nécessite la maîtrise des outils et techniques afin de pouvoir continuer à créer. Dans ce cadre, qu’en est-il des artistes ? Les utilisateurs sont ils de faux artistes? Le statut doit être redéfini, car sur le web, chacun prend par à la construction d’une œuvre, certes, mais qui est anonyme.

 

Laisser un commentaire